Ce jeudi 11 mai 2006,
s'est tenu à la Cinémathèque
de Paris, la grande première de CARS, Quatres Roues,
en la présence de John Lasseter et de l'équipe
du film. A l'issue de la première projection du film,
John Lasseter est monté sur scène et s'est livré
à un débat autours de sa carrière et a
répondu à quelques questions du public. Nous vous
proposons un compte rendu écrit, en photos et vidéos
de ce débat, suivi du tapis rouge des célébrités
venus découvrir le film en famille avec notemment le
casting vocal français composé de Guillaume Canet,
Samuel LeBihan, Cécile de France et Bernard-Pierre Donadieu.
A
16h30, après une présentation par le directeur
de la Cinémathèque,
a été projeté dans la salle Henry Langlois
la bande annonce teaser du prochain Pixar, Ratatouille. L'histoire
d'un rat ne voulant pas manger des ordures comme ses congénères
mais des mets plutot raffinés qu'il trouve dans les grands
restaurants parisiens. La réaction du public a été
extatique, riant aux éclats aux déboires de ce
rat au design très Pixarien, aux couleurs bleues. On
remarque encore une animation parfaite et des paysages sublimes,
particulièrement le premier plan sur Paris de nuit qui
est tout simplement bluffant.
Tout de suite après, le court-métrage "L'homme
d'orchestre" (One Man Band) a été révélé.
Brillant de par son inventivité, rhytmé seulement
par la musique de Michael Giacciano (compositeur de la bande
originale des Indestructibles et du prochain Ratatouille) le
court présent le combat que se livre 2 hommes orchestres
pour avoir les faveurs de la pièce d'une petite fille.
Mêlant animation sans reproche et humour avec brio, le
court a remporté de jolies réactions dans la salle.
Puis enfin la projection en numérique s'il vous plaît,
de Cars, Quatres Roues. Les conditions étaient optimales
pour découvrir le film, une image aussi nette que du
cristal et un son digne des circuits autombiles. Voir la critique
du film: cliquez ici
Débat
et questions-réponses avec John Lasseter:
C'est
donc à l'issue de la projection du film que John Lasseter
est montée sur la scène de la salle Henry Langlois
pour se livrer à une scéance où il commentera
quelques images symbolisant des étapes dans sa carrière
de cinéaste.
La première image fût une image de Dumbo,
le film de Walt Disney. Ce film a toujours été le
favori de John Lasseter, malgrè une histoire des plus simples,
il adore le côté très cartoon qui se dégage
de l'histoire du petit éléphant volant. Il l'a découvert
enfant mais l'a regardé des centaines de fois lorqu'il
était étudiant à l'université de CalArts
en Californie, qui forme les futurs animateurs. La scène
la plus émouvante est celle de la berceuse où le
seul contact entres Dumbo et sa mère se fait entres les
barreaux, une scène qui a pris une toute autre dimension
pour John Lasseter lorsque celui-ci est devenu père.
La
seconde image fût la couverture du livre de Bob Thomas,
The art of Disney's Animation. Il a découvert ce
livre à la bibliothèque de son université,
et a réalisé en le lisant que des gens pouvaient
vivre en faisant de l'animation. Ce fut un déclic pour
celui qui se levaient très tôt tous les samedis matins
pour ne pas louper ses feuilletons animés à la télévision
comme les cartoons de Chuck Jones. Il remercie ses parents qui
l'ont toujours soutenu dans cette voie.
Ensuite
une représentation du Cavalier sans tête,
personnage de fiction du célèbre conte La Légende
de Sleepy Hollow. En fait le personnage est rattaché à
une anecdote, à l'âge de 5 ans, John Lasseter a participé
avec sa soeur à un concours de dessin au supermarché
de leur ville où ils devaient dessiner le personnage du
Cavalier sans tête à l'occasion d'Halloween. Le lendemain
il vit sur la vitrine du magasin son dessin entouré d'un
ruban rouge signifiant qu'il avait gagné le concours et
les 15 dollars promis au vainqueur. Lors de la remises des prix,
on lui donna donc un billet de 10 et un autre de 5. John Lasseter
fut très déçu, sa mère lui demanda
ce qui n'alla pas; il répondit "Je croyais avoir gagné
15 dollars et on ne m'en donne que 2?" Devant sa déception,
le magasin finit par lui donner 15 billets de 1 dollars, et le
petit John était reparti tout fier.
Une
image de C3P0 et R2D2 apparût ensuite symbolisant la sortie
de Star Wars en 1977. A cette date John était étudiant
au sein de CalArts, il se souvient être allé voir
Star Wars le weekend de sa sortie et avoir fait plus de 6 heures
de queues. Il fut transporté par le film et surpris en
voyant l'impact énorme qu'a pu avoir le film sur les spectateurs
et le phénomène culturel qu'a pu engendré
la saga. C'est ce jour là qu'il s'est dit qu'il voulait
faire la même chose, provoquer le même enthousiasme,
mais dans son domaine, l'animation.
John Lasseter au début de sa carrière a travaillé
au sein de Lucasfilm, la société de Georges Lucas.
Ce dernier venait de temps en temps inspecter les travaux et impressionait
beaucoup Lasseter qui ne voulant pas passer pour un cinglé
de Star Wars, aura attendu plusieurs mois avant d'avouer à
son employeur la passion dont il avait pour le film.
Vînt
ensuite une image de Rox et Rouky, qui fut le premier film
sur lequel John a travaillé en tant qu'animateur chez Disney.
Durant ses études à CalArts il a eu l'opportunité
de cotoyer ceux qui allaient devenir les plus grands noms de l'industrie
de l'animation: Glenn Keane, animateur entres autres des personnages
d'Ariel la Petite Sirène, Aladdin ou encore Tarzan, avec
qui il a storyboardé la séquence de fin du film
Rox et Rouky. Il aussi cotoyé Chris Buck (réalisateur
de Dingo&Max et Tarzan), Brad Bird (Le Géant de Fer,
Les Indestructibles) ainsi que Tim Burton, qui travaillait dans
le couloir en face de lui, sur son cout-métragé
en stop motion intitulé Vincent, prémice à
l'univers gothique et poètique propre à Burton.
Tron
L'image
suivante à être projeté fut une scène
de Tron, film précurseur dans le domaines des images
de synthèse des studios Disney. A l'époque de la
production du film, John Lasseter travaillait sur l'animation
du moyen-métrage "Le Noël de Mickey", il
a eu l'opportunité de voir les premiers rush de la scène
des motos virtuelles de Tron et a été scotché.
Il a été frappé par le potentiel énorme
que représentait les images de synthèses et ce qu'elle
pouvait apporté à l'animation Disney qui demandait
plus de dimension, d'ampleur au dessin.
Une
image du personnage du chevalier de verre tiré du film
Young Sherlock Holmes, une production de Steven Spielberg.
Lors de la production de ce film, John Lasseter travaillait sur
son court-métrage Les Aventures
de André et Wally B. lorsque ILM (la société
des effets spéciaux de Georges Lucas) est venu lui demander
de l'aide sur un effet spécial du film dans lequel un personnage
représenté sur un vitrail devait sortir du verre
et marchait vers la caméra. C'était la première
fois que la 3D servait à un effet qui se devait d'être
réaliste et de faire oublier que c'est de la synthèse.
Le défi était de taille mais Lasseter l'a relevé
et a été nommé aux Oscars pour Meilleurs
Effets Visuels. Lors d'une projection test du film en présence
du réalisateur Barry Levinson, ce dernier tellement impressioné
par le résultat et la technique qui faisait ses débuts,
chercha longtemps ses mots pour donner ses impressions. Il finira
par sortir finalement un "Peux tu le faire un peu plus ....
religieux...?" à John Lasseter. Ce dernier le regarda
dubitatif mais accepta.. arrivé à son bureau et
à son ordinateur, il se demanda "mais qu'est-ce qu'il
a bien voulu dire?" Des années plus tard, alors que
John Lasseter et devenu réalisateur de Toy story entres
autres, il recroisa Barry Levinson et lui demanda une once d'explication
sur cette fameuse phrase, ce à quoi il aurait répondu:
"je n'en avais aucune idée de ce que j'ai pu bien
te dire ce jour là, j'étais sous le choc!"
Une
image du symbole de Pixar arriva ensuite sur l'écran, la
lampe de bureau Luxo Jr. Le court-métrage Luxo Jr
fut le premier à être sorti sous le label Pixar,
il y a de cela déjà 20 ans. John Lasseter voulait
affuter ses connaissance de la modèlisation des personnages
et trouve l'objet le plus proche de lui comme cobaye: sa lampe
de bureau, qui possédait des formes simples et géométriques.
Pour la convention SIRRIGRAPH, Ed Catmull, dirigeant de Pixar
voulait présenter un court-métrage, John Lasseter
a alors commencé à faire bouger sa lampe, et s'est
rendu compte du potentiel de ce personnage. Un de ses collègues
ramenait souvent son fils au studio et a donné à
Lasseter l'idée de centrer le court sur un bébé
lampe. Fasciné par les formes des enfants (têtes
énormes, petites mains) il se demandait à quoi pouvait
bien ressembler un bébé lampe: il réduisit
le diamètre de l'abat-jour, la taille de la lampe mais
garda intacte la taille de l'ampoule, pour rappeler un peu la
tête des enfants.
Le court-métrage s'est fait dans des conditions très
restrictives, les budgets étant très limités
encore à l'époque, ce qui explique la caméra
qui reste statique et l'absence d'arrière plan. Mais la
conséquence n'était pas forcémment négative
car elle focaliser l'attention sur les personnages. Lors de sa
projection à la convention, le président du festival
approcha John Lasseter pour lui demander une question, ce dernier
redoutant uen question technique sur les jeux d'ombres ou autres
à laquelle il n'aurait pas la réponse commença
à angoisser quand il s'avèré que le directeur
s'était simplement interrogé du sexe de la lampe
adulte, était-ce un papa lampe ou une maman lampe. John
Lasseter a alors pris conscience que ce n'était vraiment
pas la technique d'animation qui comptait le plus, mais les personnages
et l'histoire racontée.
Star Wars -
Sullivan's Travels - le chevalier de verre du film Young Sherlock
Holmes
Une
image du film Sullivan's Travels est projeté et
John Lasseter nous raconte une scène du film qui l'a marqué.
A un moment du long-métrage, le héros entouré
de gens dans la misère d'une prison au temps de la ségrégation
en Amérique, regarde à la télévision
un dessin animé de Pluto et rigole et oublie sa misèrable
condition. Ca a donné envie à Lasseter de poursuivre
sa quête de l'entertainement, de pouvoir permettre au public
de s'échapper le temps d'un film.
S'en
est suivi une courte scéance de questions-réponse
dont voici un extrait:
Résumé
en français:
Maintenant
que Pixar et Disney ont fusionné, aurez-vous le temps
de reprendre les commandes d'un film au poste de réalisateur
comme pour CARS, sachant le nombre de postes que vous occupez
désormais au sein de Disney (Disney Feature Animation,
Pixar, Walt Disney Imagineering...)?
Réponse: "Au
début de Pixar, j'ai réalisé moi-même
les 3 premiers films (Toy Story, 1001 pattes etToy Story2),
mais ensuite j'avait 2 tabliers, je faisais des films mais je
devais aussi superviser les autres projets du studio pour bâtir
Pixar, lui donner l'ampleur qu'on connait aujourd'hui. Naturellement,
aujourd'hui après CARS, qui fut un film très difficile
à faire, et ma nouvelle position (Directeur du département
Animation de Disney, Pixar et consultant chez Disney Imagineering),
je vais continuer ce que j'ai toujours fait à Pixar,
mais aussi à Disney en plus, pour les aider à
faire des supers films à nouveau (rires dans la salle)
-Quoi? Est-ce que j'ai dit quelque chose? (rires à nouveau),
Humm.. après tout c'est pas pour rien qu'ils ont déboursé
7 milliards de dollars pour m'avoir dan le giron, plus sérieusement,
vous savez il y a tellement de grands artistes aux talents énormes
chez Disney, mais il y avait chez Disney aussi un politique
bizarre qui empêchait ses artistes de s'emprimer et de
donner le meilleur d'eux-même. Donc pour répondre
à la question, oui je réaliserai à nouveau
un jour, mais pour le moment je me concentre à mon rôle
actuel pour aider les artistes à faire les films qu'ils
veulent vraiment faire sans leur imposer de limites régies
par les executives."
Et
voici une vidéo montage de l'ensemble du débat
avec
notemment la réponse de John Lasseter à la question
"L'animation traditionnelle (2D) est-elle morte?
Tapis
Rouge: A 19h, des célébrités
ont été conviés une projection du film
en avant-première en la présence de John Lasseter
et du casting vocal du film. Voici une gallerie photo de l'arrivée
des célébrités sur le tapis rouge de la
Cinémathèque de Paris, ainsi qu'une vidéo
de morceaux choisis de différents interviews donnés
sur le tapis et de l'ambiance sur le tapis ainsi qu'à
la mezzanine lors de la scéance photo réunissant
John Lasseter entouré des voix françaises des
héros de son dernier film juste avant la projection.
Vidéo:
ambiances Tapis Rouge:
Photos:
Sally Carera la Porshe
du film accueillait les invités du tapis rouge.
Ainsi qu'un
Flash McQueen grandeur nature.
Cécile de France, Samuel le Bihan et Guillaume Canet
autours du héros.
John Lasseter
et Guillaume Canet (voix française de Flash McQueen)
répondent
aux questions des journalistes.
Des célébrités
des médias français furent aussi conviés
à venir voir le film en famille:
De gauche à droite-de haut en bas: Jean-Pierre Pernault
et Nathalie Mraquay,
Michel Boujenah et son fils, Laurent Baffie et Nelson Monfort.
Les photos ci-dessus sont copyright François Durand pour
Buena Vista
Samuel LeBihan commente sa première expérience
de doublage dans le dessin animé.
Guillaume
Canet (Flash McQueen), Samuel LeBihan (Chick Murphy), Cécile
de France (Sally) et Bernard-Pierre Donadieu (Doc Hudson) posent
devant Flash McQueen.
L'équipe
vocale française du film sur le tapis rouge.
John Lasseter
entouré des voix françaises de ses personnages.
John Lasseter
ne perd pas une occasion de s'amuser en grand enfant assumé
qu'il est.
John Lasseter
a gentimment accepté de signer des autographes et de
prendre la pose avec nous et ses fans qui attendaient aux barrières.
On en profite pour le remercier encore pour sa gentillesse,
sa simplicité et sa bonne humeur, des qualités
rares pour un homme qui domine l'industrie à Hollywood.
Petit tour
du web: Pour d'autres photos et vidéos, visitez le site
DLRP.fr qui était
également présent lors du tapis rouge,et le forum
Disney
Central Plazapour les trip report des membres
présents dans le topic suivant: cliquez
ici
article
rédigé et mis en page par Kinoo. Crédits photos
et vidéos: Grandmath
MAI 006