Des
films qui ont donné raison aux réserves émises en 2005 il
y en a eu. Le succès des studios déjà lancés dans
la course aux images de synthèses tels que Pixar, BlueSky ou Dreamworks
a fait des envieux et c'est donc naturellement que bon nombre de studios ont lancé
sur le marché leurs productions. A commencer par Disney qui a demandé
à un studio externe, Core, de réaliser The Wild que la compagnie
de la Souris distribua dans le monde. Le film partageant une histoire rappelant
à la limite du plagiat le Madagascar de Dreamworks, et qui avait pris un
parti réaliste dans le design des plus repoussants, n'attirera pas les
foules. L'échec est retentissant, boudé aussi bien par la critique
que le public, le film terminera sa carrière en dessous de 40 millions
de recettes aux Etats-Unis, soit même pas la moitié de son coût
de production. Des déceptions il y en a eu d'autres pour Hollywood. Cet
été, Warner Bros espérait profiter du filon de l'animation
en lançant sur les écrans Lucas, Fourmi Malgré Lui
(The Ant Bully en Vo) mais ce dernier ne pariviendra pas non plus à rembourser
ne serait-ce que la moitié de son coût de production. Un léger
air de déjà-vu a du rebuter les spectateurs qui n'avaient peut-être
pas envie de revoir une histoire de fourmi animée après les 1001
pattes de Pixar ou Fourmiz de Dreamworks.
Autre déception,
la dernière collaboration entres Dreamworks et les studios anglais Aardman
à qui l'on doit l'excellent Wallace & Gromit, Souris City (Flushed
Away en Vo). Malgré une critique relativement enthousiaste, le public américain
a du mal à accrocher à l'humour typically english de cette production.
L'entente sur ce film a été tellement difficile entres les 2 studios
que la direction de Dreamworks a annoncé peu avant la sortie du film qu'elle
mettait un terme à sa collaboration avec Aardman qui doit voler désormais
de ses propres ailes ou trouver un autre studio. Sony et Columbia ont aussi tenté
leur chance avec Les Rebelles de la forêt (Open Season en Vo) dont
la carrière en demi teinte n'emballera pas complètement les critiques
rebutés par un scénario facile et un graphisme arriéré.
La critique aura préféré l'autre production de Sony/Columbia
mais aussi produit par Steven Spielberg et Robert Zemeckis, Monster House.
Cette deuxième incursion dans la technologie MoCap déjà mise
à l'ouvre dans le Pôle Express en 2004, a charmé les critique
par son ingéniosité et est bien positionnée dans la course
à l'Oscar du Meilleur Film d'Animation.
Mais
comme on l'a précemment mentionné, il n'y a pas eu que des déceptions
cette année loin de là. Dans le top 8 des films ayant engrengés
le plus de recette, tous genres confondus, on retrouve donc 4 films animés.
Parmi eux, on retrouve Pixar en tête, en deuxième position de ce
classement, juste derrière Pirates des Caraïbes 2, avec Cars
de John Lasseter. Même si il a dérouté un petit peu le grand
public de par son thème, la critique a été dityrambique et
les chiffres ont tout de même suivi même s'ils restent en deça
des records Pixariens, il accumule près de 250 millions de dollars de recettes.
4 places plus bas, après le troisième X-men, Da Vinci Code et le
retour de Superman, on retrouve le deuxième opus de l'Âge de Glace.
Là aussi le public a cédé au charme des trubilations
du rongeur Scrat et les critiques placent l'épisode comme meilleur que
son prédécesseur. Une réussite pour la Fox et BlueSky qui
compense l'échec de leur précédente collaboration, Robots.
Juste
derrière, c'est Dreamworks qui prend la septième position avec
Nos Voisins les Hommes (Over the Hedge en Vo), comèdie sans grande
originalité qui met en scène des animaux aux voix célèbres
(Bruce Willis, Steve Carell...) dans des gags tex Averien. La recette semble pourtant
avoir fonctionné et le film amasse un peu plus de 150 millions de billets
verts. Les pinguins chanteurs de Happy Feet sont les derniers héros
animés du classement à la 8ème position. Le film de Georges
Miller (Babe, Mad Max) s'est payé le luxe de devancer le dernier James
Bond au box-office rassemblant un public plus large, cette marche de l'empereur
est royale! Ajoutons le succès local de la drenière production de
Michel Ocelot, Azur et Azhmar et le Arthur et les Minimoys de Luc
Besson qui entame sa carrière de manière plus que postive en France
et qui devrait complèter le tableau animé gagnant de cette année.
Quelle
conclusion tirer de ces résultats? On annonçait la lassitude prévue
du public face à l'offre conséquente de cette année mais
bien que 2006 a offert son lot d'échecs, elle a aussi vu les succès
de 4 films animés qui jouent dans la même cour que des blockbuster
en live tels que Pirates des Caraïbes 2 ou Casino Royale. On ne peut donc
pas dire que la lassitude s'est installée mais que l'animation devient
un genre comme les autres et que le public a désormais le choix de voir
tel ou tel film. Fort est à parier qu'il priviligiera les projets les plus
excitants et de qualité. Les cartes sont dans les mains des studios, à
eux de nous offir les meilleurs divertissements possibles, que ce soit en 3D ou
en animation traditionnelle. D'ailleurs l'année 2007 offira moins de films
animés quantitativement parlant mais parmi ceux-ci comptent le troisième
volet de Shrek, le Ratatouille de Pixar, le Rois du Surf
de Sony (encore une histoire de pinguins), les Robinson de Disney, le grand
retour des Tortues Ninjas et d'autres surprises encore. Tout un programme!
article
rédigé et mis en page par Kinoo. 2006 |